Que faire en cas de rupture du ligament croisé antérieur
CAP Kiné du Sport
Vous venez de vous blesser au genou ? Un craquement sec, une douleur brutale, et cette impression que “quelque chose a lâché” ?
Vous êtes peut-être confronté à l'une des blessures les plus redoutées chez les sportifs : la rupture du ligament croisé antérieur (LCA). Chaque année, des milliers d’athlètes, amateurs ou professionnels, se retrouvent immobilisés par cette atteinte traumatique qui bouleverse leur quotidien… et leur planning sportif.
Chez CAP Kiné du Sport, nous accompagnons de nombreux patients dans leur rééducation post-LCA, avec une prise en charge personnalisée, progressive et fondée sur les dernières avancées scientifiques. Que vous envisagiez une opération ou non, que vous soyez footballeur, skieur ou coureur, vous trouverez ici un guide complet pour comprendre votre blessure, savoir quoi faire dès les premiers jours, et surtout revenir plus fort sur le terrain.
Le mécanisme de lésion du croisé antérieur
L'entorse de genou est souvent de type valgus et rotation interne avec ou sans un choc latéral sur le genou.
Dans cette entorse de genou, souvent traumatique le ménisque interne est le plus touché.
Le ligament croisé antérieur empêche le tiroir antérieur du tibia sous le fémur. Lors d'une entorse ou d'un accident de ce genou, la rupture peut être partielle ou totale.
Après rupture, le genou gonfle, est douloureux à la marche et le patient à une sensation d’instabilité à la marche rapide et sur les changements de direction.

Comprendre la rupture du LCA
Qu’est‑ce que le LCA ?
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Le ligament croisé antérieur (LCA) est l’un des principaux stabilisateurs du genou. Il empêche le tibia de glisser vers l’avant et participe à la stabilisation des mouvements rotatoires du genou
Mécanismes de la rupture
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Les ruptures surviennent souvent lors de torsion, hyperextension ou impact sur le genou, typiques du ski, football, basket ou handball. Le mécanisme classique est une réception instable après saut ou changement de direction.
Signes cliniques
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Craquement sec ou “pop”, souvent ressenti à l’instant de la blessure
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Instabilité du genou, ressenti comme “dérobement” ou “jeu articulaire”
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Œdème rapide (hémarthrose) dans les heures qui suivent
Diagnostic médical
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Interrogatoire (sensations, circonstances)
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Tests cliniques : tiroir antérieur, Lachman, pivot‑shift, test du levier
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Imagerie : radio pour exclure fractures, IRM pour confirmer la rupture et évaluer les lésions associées
Kinésithérapie ou chirurgie après une rupture du LCA ?
2 choix sont possibles pour le patient :
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Si un ménisque est touché (fissure ou décollement) la chirurgie est privilégiée. Le chirurgien expert en ligamentoplastie vous propose l’opération la plus adaptée: Droit Interne Demi Tendineux (DIDT), Kenneth Jones (KJ), DT4, technique Lemaire, etc.
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Si les ménisque sont intacts: le patient a le choix entre la rééducation fonctionnelle du genou et la chirurgie. Pour la rééducation, elle sera privilégiée si le patient ne sent aucune instabilité. La rééducation est axée sur le renforcement et la proprioception.
Si le patient le patient pratique beaucoup de sports avec des changements de directions (football, ski) et/ou ressent une instabilité, la chirurgie est vivement conseillée.
2. Prise en charge kiné initiale et phase aiguë
Objectifs immédiats
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Dès la phase aiguë (quelques jours) :
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Soulager la douleur (repos, glace, élévation, TENS, cryothérapie)
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Limiter l’œdème (drainage, contention, pressothérapie)
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Éviter la fonte musculaire (ischio-jambiers, quadriceps), maintenir l’extension complète du genou
Moyens kiné mobilisés
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Cryothérapie (akr de glace / Cryo‑cuff)
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Drainage lymphatique, massages, pressothérapie
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Électrostimulation pour prévenir l’atrophie quadricipitale
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Mobilisations passives

Phase de renforcement musculaire & proprioception
Chaîne cinétique fermée (CCF)
Premiers exercices dès les 6 premières semaines :
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Extension isométrique (écrasé-coussin), leg press léger, squats partiels (moins de 60–80 ° flexion)
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Travail isocinétique progressif
Proprioception et rééducation neuromotrice
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Exos bipodal sur plan instable, progresser vers unipodal
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Rééducation fonctionnelle, ex en équilibre perturbé avec ballon, planche instable
Cardio et endurance
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Rameur, vélo (stationnaire ou route) dès 2–4 semaines
Rééducation pré‑et post‑opératoire
Pré‑op
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Objectifs : extension complète, contrôle moteur, réduction inflammation
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Un meilleur état pré‑op diminue les complications post‑op (rigidité, faiblesse)
Chirurgie
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Ligamentoplastie arthroscopique via greffon (DIDT, Kenneth‑Jones, quadri)
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Hospitalisation de 2–6 jours, port d’attelle 2–6 semaines selon protocole
Post‑op immédiat
Mobilisation dès J+0 ou J+1, gestion douleur, œdème, hématomes, stimulation musculaire
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Visée : extension complète, verrouillage quadricipital, décharge censée limiter le tiroir antérieur
Progression vers la reprise sportive
Phases chronologiques post-op
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J0–J3 : marche, écrase‑coussin, mobilisation douce
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Semaines 2–6 : renforcement léger (pont, mini‑squats, fentes)
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Mois 2–3 : proprioception, équilibre unipodal, vélo, natation
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Mois 4–6 : footings progressifs, saut, corde à sauter, presse, début des sports pivot sans contact
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Mois 6–9+ : retour aux sports pivot/contact (foot, rugby, ski) après tests isocinétique <20 % déficit
Critères de reprise sportive sécurisée
Indicateurs cliniques
Force musculaire résiduelle < 20 % ou < 35 % de déficit comparé au côté sain
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Absence de douleur, sensation de genou stable
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Tests fonctionnels (hop test, isocinétisme, agility, tests sport‑spécifiques)
Pré-reprise
Programme personnalisé en kiné du sport : renforcement, proprioception, cardio, technique, psycho-sportif
Matériels de support
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Usage optionnel de genouillère à reprise initiale des efforts pivot ou contact
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Importance de l’échauffement ciblé (ischio‑jambiers, fessiers, quadriceps, tronc)

Conseils CAP Kiné Sport
Progression personnalisée
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Chaque patient est unique : âge, objectif, lésions associées, niveau sportif, histoire psychosociale influencent stratégie
Suivi professionnel
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Le kiné du sport doit :
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Réaliser des bilans réguliers (force, mobilité, proprioception)
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Adapter les exos en fonction des progrès
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Collaborer avec chirurgien / médecin pour aligner le protocole
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Bien-être global
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Sommeil, hydratation, alimentation, gestion du stress, massages / rouleau, maintiennent la récupération
Motivation & patience
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La rééducation peut durer jusqu’à 9 mois, voire plus (retour compétition)
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Importance d’une pratique progressive, il ne faut pas brûler les étapes
Recommandations de retour au sport
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2–4 mois Vélo, natation, proprioception, footing léger
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4–6 mois Course structurée, sauts, pliométrie
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6–9 mois Sports pivot, contact, reprise compétition
Plan d’action CAP Kiné du Sport
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Contactez-nous pour un bilan complet et personnalisé
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Décryptage de l’examen, test clinique et imagerie
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Création d’un protocole sur‑mesure, structuré en phase aiguë, renfort, proprioception, cardio et retour au sport
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Suivi régulier avec ajustements selon performances, test fonctionnels et échanges multidisciplinaires
Sources & lectures recommandées
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Ordre des masseurs-kinésithérapeutes – Fiche Rupture LCA & rééducation
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Dr. Stéphane Stevignon – Chirurgien orthopédique spécialiste du genou (site & blog)
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Inserm – Dossier scientifique sur les blessures articulaires du sportif
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PubMed – Études sur la rééducation post-LCA (recherche “ACL rehabilitation”)
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Reddit – Témoignages et retours d’expérience (communautés ACL)